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peintre, bourgeois de Paris, aussi ami de ladite damoiselle future épouse, reconnurent et confessèrent avoirfait, firent etfont entre elles de bonne foi les traité, accords, douaire, conventions, promesse de mariage réciproques et choses qui ensuivent1 : c'est à savoir, les­dits Léonard de Loménie et Geneviève Béjard, futurs époux, avoir promis comme ils promettent réciproquement se prendre l'un d'eux Pautré par nom et loi de mariage, etc., pour étre comme lesdits fu­turs époux seront un et communs en tous biens meubles et conquêts immeubles, etc.
En faveur duquel futur mariage et pour y parvenir, ladite Geneviève Béjard a promis apporter audit futur époux, la veille des épousailles et nédiction nuptiale, la somme de quatre mille livres tournois, savoir : cinq cents livres tournois en deniers comptants et trois mille cinq cents livres tournois en habits, linge et meubles, suivant resti-
1. Ces conventions avaient été précédées, le 22 novembre 1664, d'une donation dont la minute se trouve également dans l'étude de M* Armand Courot; en voici un extrait :
Fut présente damoiselle Geneviève Béjard, fille majeure usante et jouis­sante de ses biens et droits, demeurant à Paris en une maison apparte­nante au sieur Bruslon, sise devant la place du Palais Royal, paroisse Saint Germain de l'Auxerrois, laquelle, pour la bonne amitié qu'elle a tou­jours porté et porte encore à présent à M. Léonard de Loménie, bourgeois de Paris, y demeurant rue de la Parcheminerie, paroisse Saint Séverin, a par ces présentes donné, cédé, quitté et délaissé, donne, cède, quitte et délaisse par donation irrévocable faite entre vifs, en la meilleure forme que faire se peut et doit, sans espérance de la pouvoir révoquer ne rap­peler en quelque sorte et manière que ce soit, et pour plus grande sûreté promet garantir de tous troubles et empêchements généralement quel­conques, fournir et faire valoir audit M. Léonard de Loménie, à ce pré­sent et acceptant pour lui, tous et chacuns les biens meubles, propres im­meubles et autres de quelque nature et qualité qu'ils soient, en quelques lieux et endroits qu'ils soient situés et assis, etc., sans aucunes choses en excepter, retenir ni réserver, qui de présent lui appartiennent et se trouve­ront lui appartenir au jour de son décès et trépas, pour en jouir par ledit sieur de Loménie en pleine propriété, comme bon lui semblera; cette do­nation et délaissement ainsi fait pour les causes susdites et à la réserva­tion que fait ladite damoiselle Béjard de l'usufruit, sa vie durant seulement desdits biens, etc.
Fait et passé en la demeure de ladite damoiselle, au cinquième étage de ladite maison et ayant vue sur la rue Frementeau, Tan 1664, Ie 22# jour de novembre après midi, etc.
J'ai soussigné Léonard de Loménie reconnois encore que madamoiselle Geneviève Béjard m'aye fait donation entre vifs de tous ses biens qui se trouveroient lui appartenir au jour de son décès, passée aujourd'hui par devant de Troyes et son compagnon, notaires au Châtelet, pour les causes y portées, néammoins la vérité est que c'est en faveur du mariage proposé entre elle et moi, lequel ne s'effectuant pas icelle donation n'aura lieu, et consens qu'elle demeure nulle, nonobstant l'insinuation que je pourrai faire faire d'icelle. Fait à Paris, le 22# novembre mil six cent soixante quatre.
De Lomenye.